Wednesday, November 14, 2001

L'identité d'@lix

Je sais qui tu es @lix.

Tu es quelqu'un qui nous envoie des messages depuis l'Autre Monde, celui des Celtes, celui qui est à la fois l'au-delà, le pays des morts au-delà du soleil couchant mais aussi le monde des fées. @lix, tu es mort(e), quelque part, et Wilda Berchta est venue te chercher.

Car:

Après le couloir de l'Avent, le vieux Noël ouvre le cycle des douze jours ou douze nuits, suivant ses origines celtiques ou germaniques. Depuis le 1er novembre l'air du temps n'est plus tout à fait le même. Les frontières entre le monde des vivants et des morts, entre le monde des humains et des Fées se sont effacées dès l'arrivée des "Etres de Passage". De l'Avent à la Sainte-Mélanie, au coeur de l'Epiphanie les cieux sont visités de nombreuses cohortes aériennes. Devançant de plusieurs millénaires le traîneau de Santa-Claus, Wodan-Odin, dieu des tempêtes et des morts monté sur son cheval blanc, conduit la Joreleî (horde du temps de Jule, l'armée furieuse ou chasse sauvage) encadrée par la blonde cavalcade des Valkyries, et majestueusement escortée par la déesse Berchta, la Wilda Berchta, Perchta ou Eisenberta. Par-dessus les campagnes et les villes d'Allemagne, de Bavière, du Tyrol, de Suisse orientale (...), Berchta mène derrière elle sa suite féerique.

Accrochée à son manteau de brouillard, de neige et de vent se presse la foule des "laisés-pour-compte" qu'elle rassemble et réconforte. Une nichée de bébés morts-nés gazouille dans sa capuche, des enfants trépassés non baptisés, des morts mal enterrés, oubliés, des âmes d'assassinés, de pauvres âmes suicidées par trop d'amour voisinent des ombres de Lutins perdus, de Fées défuntes, d'Elfes délaissés, de fantômes fanés, tout heureux de se retrouver ensemble à courir la campagne avec leur bienfaitrice, à visiter les maisons décorées pour Noël, à déposer des cadeaux, punir les méchants, récompenser les méritants et recueillir d'autres âmes en peine abandonnées sur les chemins. Elle descend au carrefour de quatre routes où pleure une âme gelée, l'emporte parmi les siens qui, empressés de l'entourer, lui rendent par des caresses et baisers vie et lumière. Et c'est une nouvelle luciole qui v a et vient joyeusement entre les formes iridescentes et gracieuses, et mêle son chant aux jappements joueurs d'une bande de chiens minuscules et ailés.

- Pierre Dubois, L'Encyclopédie des fées.


Cela fait penser au roi des aulnes, le Erlkoenig des légendes allemandes. ce roi des elfes qui ravit les âmes des enfants, les fait passer de vie à trépas pour les emmener dans son royaume. On peu le reconnaître, sur son grand cheval, vêtu de son grand manteau noir aux replis noirs, à ses bottes noires et à sa grande hotte dans laquelle il porte les âmes des enfants.

@lix, tu as été enlevé(e) par Berchta ou par le Erlkoenig et emmené(e) dans le royaume fantomatique d'où tu écris, afin de faire ramener l'Age d'Or, car tant que le Printemps ne reviendra pas, tu resteras prisonnière du roi des Elfes.

D'une certaine manière, je trouve tout cela plutôt rassurant: on peut communiquer par des e-mails depuis l'autre côté des portes de la mort...

1 comment:

  1. Anonymous10:20 AM

    @lix est celui qui témoigne et qui disparaît ensuite. Il est le dernier regard posé sur une époque, il nous transmet des messages sans légendes et nous laissent le soin de les comprendre.

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