Saturday, March 23, 2002

La nuit je mens

Improbables imaginations.

J'imagine quelques fois, souvent en rêve, qu'une femme (que je ne connais pas) vit dans un trailer au milieu du désert.

Je la vois parfaitement: ses cheveux roux mi-longs coupés au carré volant par mèches folles dans le vent poussiéreux du soleil couchant (cliché, isn't it?), sa chemise à carreaux nouée sur le nombril; elle se penche pour ramasser quelque chose que je ne distingue pas bien dans mon rêve.

Comme dans la chanson de Cohen: I hear you're building your house, deep in the desert. I hope you're keeping some kind of record. You're living for nothing now.

Je sais que ceci est une illusion, un fantasme, une rêverie. Ceci n'est pas en train d'arriver là-bas, ailleurs. Et pourtant, au moment où je le vois, dans la fenêtre de mon esprit endormi, je suis persuadée de me pencher sur une scène réelle.

Ces derniers temps, depuis la chute des tours, de plus en plus en souvent, je m'imagine des vies rêvées ailleurs, loin, dans d'autres pays. Et ces vies me paraissent de plus en plus réelles. Plus réelles que le fantôme d'existence que je mène ici-bas.

Le plus étrange : cette femme, c'est moi.

1 comment:

  1. "Il existe deux moi. Le vrai est l'autre."

    - Borgès.

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