Sunday, April 14, 2002

Requiem for a dream

Un message pour évoquer Lawrence. Le Monde nouveau est dur pour ceux qui sont comme lui. Et je crois qu'une part de lui, une part fragile, insaisissable l'ait quittée. Je me souviens parfaitement du jour où nous étions au bord de ce lac, dans un Etat du Sud, remontant vers New York. Lawrence a joué "My Girl" sur sa guitare qu'il ne quittait jamais. C'est sur cette chanson que David m'a embrassée. Mon frère était encore parmi nous. Au petit matin, après cette nuit en dehors du temps, où j'ai été transformée, alors qu'une brume flottait au-dessus du lac, je me suis levée tandis que les autres dormaient encore. J'ai rejoint Lawrence qui était un peu plus loin, à l'écart, comme toujours. Et il m'a regardé: son regard était un mélange de désespoir, de beauté, de fragilité ultime et sublime. Je l'ai pris en photo alors: Et puis, des mois plus tard, il y a eu le désastre sur cette route de montagne enneigée dans les bois. Je me souviens qu'il n'a rien dit. Je me souviens du sang, des phares de la voiture qui éclairaient la route. Je me souviens du lendemain, lorsque nous sommes partis dans la forêt. Et je me souviens avoir ressenti que Lawrence n'était plus le même. Quelque chose en lui est mort cette nuit-là. Et, hier soir, dans la rue de "The Wasteland", j'ai réalisé à quel point j'avais eu raison. Et cela se voit:
We are the hollow men
We are the stuffed men
Leaning together
Headpiece filled with straw. Alas!
Our dried voices, when
We whisper together
Are quiet and meaningless
As wind in dry grass
Or rats’ feet over broken glass
In our dry cellar

Shape without form, shade without colour,
Paralysed force, gesture without motion;

Those who have crossed
With direct eyes, to death’s other Kingdom
Remember us—if at all—not as lost
Violent souls, but only
As the hollow men
The stuffed men.

- T. S. Eliot, "The Hollow Men"

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